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Plus précisément, 24 mois d'emprisonnement dont 18 mois assortis d'un sursis mise à l'épreuve d'une durée de deux ans.


"Coupable de 62 agressions sexuelles, le quadragénaire, installé dans le Sud-Aveyron au début des années 2010 et aujourd’hui secrétaire en banlieue parisienne, a été condamné à six mois de prison ferme.


Un peu plus d’un mois après le procès, long de plusieurs heures, le jugement est tombé : le "faux ostéopathe", accusé de 62 agressions sexuelles au début des années 2010, dans ses cabinets de Sévérac-d’Aveyron et de La Cavalerie, a été condamné à deux ans de prison, dont 18 mois avec sursis. La fin d’une affaire qui aura marqué la dernière année judiciaire dans le département, tant par son ampleur que par l’émotion suscitée. "Les victimes sont encore traumatisées, elles se sentent salies, honteuses", avaient souligné les avocates de la partie civile quand le procureur, Bernard Salvador, avait haussé le ton : "Les femmes étaient sa chose, cet homme s’est senti au-dessus de tout et il a succombé à ses pulsions sexuelles".


Des touchers internes pour toutes les… pathologies !

Aujourd’hui quadragénaire et secrétaire en banlieue parisienne, cet ancien élève de la faculté d’étiopathie à Toulouse, une pratique médicinale répandue dans l’ouest de la France mais jugée comme "sectaire" par l’État, a posé ses valises en Aveyron en 2010. Il y a ouvert un premier cabinet, sous la profession d’ostéopathe, à La Cavalerie. Puis un autre à Sévérac-d’Aveyron, un an plus tard. Rapidement, il a attiré une petite clientèle, en majorité féminine.

Maux de dos, troubles anxieux, accouchements douloureux… Sa porte était souvent franchie "en dernier recours". Et l’homme se montre souvent familier, tutoie ses patientes, se permet quelques "questions déplacées". Parfois, il va plus loin, souvent même. En novembre 2013, une première plainte arrive sur le bureau de la gendarmerie. La victime raconte avoir subi de longs touchers vaginaux de la part de l’ostéopathe. Elles seront près de 150 – sur 500 auditionnées –, à raconter sensiblement la même chose, certaines étant même mineures. Pour toutes les pathologies, l’homme proposait la même chose : des touchers internes, vaginaux notamment, pourtant interdits pour les ostéopathes depuis 2007… Souvent, ils duraient très longtemps, jusqu’à 30 minutes quand l’ordre des médecins préconise une durée maximale de trois minutes.

Durant l’acte, l’ostéopathe se permettait même quelques compliments sur la plastique de ses clientes, demandait s’il était possible de prodiguer ses "soins" sans gant, caressait la poitrine de certaines clientes, leur conseillait de multiplier les rapports sexuels ou bien d’utiliser des sex-toys. "L’ambiance dans ce cabinet était extrêmement glauque", témoignera une victime.


"Vous me laissez sans voix"

"Ces gestes, c’était pour soigner. Seul le résultat m’importait. Je n’ai fait que ce que l’on m’a enseigné en école d’étiopathie. Il n’y a jamais eu d’intentions sexuelles de ma part", a longtemps expliqué l’homme à la barre du tribunal de Rodez, avec un aplomb sidérant. "Vous me laissez sans voix", dira d’ailleurs la présidente, Sylvia Descrozaille. Avant de rappeler que l’homme avait déjà eu "des avertissements" dans son passé. À l’école, le directeur avait dénoncé son obsession "pour manipuler les gens, les femmes". Lors de sa première expérience professionnelle, en banlieue toulousaine, un confrère l’avait appelé pour lui rapporter une plainte d’une cliente, déjà pour des touchers vaginaux…

Dans cette affaire, le quadragénaire, marié et père de huit enfants, a également été poursuivi des faits similaires commis dans l’Hérault, où il possédait également un cabinet. Outre sa condamnation à six mois de prison ferme – "N’importe quelle peine sera dérisoire par rapport à ce qu’il nous a fait subir", confiera une victime –, l’homme devra dédommager plusieurs de ses victimes, pour un montant total de 12 900 €. Il devra également être inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles"


Mathieu Roualdés

Centre presse Aveyron

Touchers vaginaux, rectaux… Un ostéopathe, installé dans le Sud-Aveyron au début des années 2010, répondait de 62 agressions sexuelles, hier devant le tribunal de Rodez, lors d’une audience quelque peu nauséabonde entre assurance du prévenu et témoignages de victimes. Le jugement sera rendu le 20 janvier prochain.

Silhouette ronde, chauve, barbiche parfaitement taillée, l’ostéopathe accusé de 62 agressions sexuelles envers des patientes, a eu réponse à tout, hier devant le tribunal de Rodez. Jusqu’à décontenancer la présidente, Sylvia Descrozaille. "Vous me laissez sans voix, votre aplomb me sidère", lui dira-t-elle, après avoir énuméré les lourdes charges pesant contre lui. Et fait la longue liste des plaignantes, soixante-deux au total. Toutes ont vécu et raconté la même chose.


Entre 2010 et 2013, elles ont consulté cet ostéopathe, né en 1977 à Talence (Gironde) et au CV quelque peu particulier : échecs répétés en faculté de médecine, puis diplômé d’étiopathie, une pratique non reconnue et jugée dans l’Hexagone comme ayant une "dérive sectaire", père de neuf enfants… En 2010, il pose ses valises en Aveyron, ouvre un premier cabinet à La Cavalerie, puis un deuxième à Sévérac-d’Aveyron. Sa plaque affiche la profession d’ostéopathe, "car commercialement, c’est plus attrayant qu’étiopathe. Ici, personne ne connaît cette pratique", explique-t-il.

Des touchers vaginaux durant de longues minutes…


L’homme se constitue alors une petite clientèle, oscille entre ses deux cabinets, trois jours par semaine. On vient le voir pour des maux de dos, d’épaule, des accouchements douloureux, des angoisses… Dans la plupart du temps, les personnes qu’il reçoit disent "avoir tout essayé auprès de la médecine traditionnelle", sans réussite. Elles lui font alors confiance. Et l’ostéopathe semble avoir la solution miracle : prodiguer des touchers vaginaux, voire rectaux. Ces derniers durent de longues minutes, jusqu’à une demi-heure dans certains cas ! L’homme, se décrivant comme "brut de décoffrage", n’hésite pas non plus à demander à sa clientèle d’ôter ses sous-vêtements, se permet parfois de palper la poitrine ou bien de faire quelques compliments sur le fessier de ses clientes. A certaines, il leur conseille même de se masturber ou bien d’utiliser un sex-toy, après la séance. Il lui arrive même de demander leur statut conjugal, la taille du pénis de leurs conjoints, etc.


Mais, en 2013, l’une d’entre elles dépose plainte à Sévérac-d’Aveyron. Une enquête est alors diligentée. Près de 500 femmes, ayant consulté le praticien, sont interrogées. 139 disent avoir subi ces touchers vaginaux, alors même qu’un décret datant de 2007 interdit cette pratique à tous les ostéopathes.


"Tout était justifié"


"La plupart de ces femmes sont encore traumatisées aujourd’hui par les pratiques de ce monsieur. Elles se sentent salies, honteuses et n’ont plus confiance en la médecine…", ont rappelé Me Cécilia Fraudet et Me Charlotte Cardi, avocates de la partie civile, hier lors du procès. Le prévenu, lui, n’a pas montré une quelconque empathie, ni même adressé un seul mot envers ces femmes. Trois heures durant, il a répété que "tout était justifié". L’interdiction de pratiquer de tels gestes, il dira qu’il ne savait pas à l’audience, à l’inverse de sa première déposition lors de garde à vue en 2013. Alors, comment justifier cette pratique réputée comme "rarissime" ? "C’était pour soigner, seul le résultat m’importait. Je n’ai fait que ce que l’on m’a enseigné en école d’étiopathie. Dans ma tête, je n’ai jamais été ostéopathe et j’avais le droit de réaliser de prodiguer ces soins. Il n’y a jamais eu d’intentions sexuelles de ma part", a-t-il répété à l’envi, avant de se dire "choqué" par "les retours des clientes". Pourtant, la plupart de ces dernières ont décrit, lors des auditions, une "ambiance glauque", "des regards malsains", "une familiarité gênante" ou encore "une insistance étrange pour prodiguer des touchers vaginaux" de la part du prévenu.


"Les femmes étaient sa chose"


Mais, appuyé par son conseil, Me Sébastien Daufay, l’homme, désormais secrétaire dans l’Oise, n’a pas changé d’un iota sa défense. Même lorsqu’il fut interrogé sur la nécessité thérapeutique d’un toucher vaginal pour une cliente venant consulter pour des problèmes d’angoisse. "Il peut y avoir beaucoup de causes, mon métier était de chercher… partout". Quant aux nombreux témoignages de professionnels de santé avançant que de tels gestes étaient nullement justifiés dans cette affaire, le quadragénaire indique qu’il "y a toujours eu une guerre entre les médecins et les étiopathes et ils ont sauté sur l’occasion pour m’enfoncer". Pour le procureur, Bernard Salvador, ces arguments sont difficilement audibles. "Il a mis en confiance ses clientes, il s’est senti au-dessus de tout, les femmes étaient sa chose, à sa merci et il a succombé à des pulsions sexuelles…", a-t-il plaidé, avant de requérir 18 mois de prison avec sursis. Les nombreuses plaignantes, elles, ont demandé des indemnités, de 200 à 50 000 € ! Le tribunal de Rodez rendra sa décision le 20 janvier prochain. Avec cette question : la fin justifie-t-elle les moyens, comme l’a sous-entendu l’ostéopathe accusé ?


Mathieu ROUALDES - La Dépêche du 5 décembre 2019

Une mère et son fils, à la tête d’un lieu de vie à Martrin, ont été condamnés mercredi 20 novembre à des peines de prison ferme pour des faits de maltraitance commis envers des enfants, entre 2010 et 2017. L’affaire avait été jugée le 19 septembre dernier.


Jetés et maintenus dans de l’eau gelée à l’extérieur, obligés de marcher durant des heures sans chaussures, de laver leurs draps eux-mêmes dans une rivière, de couper du bois en pleine nuit, à prendre des douches à l’eau froide en cas d’énurésie… Et on en passe et des meilleures ! Le 19 septembre dernier, une mère et son fils, famille d’accueil au lieu-dit « Les Tourettes », à Martrin dans le Sud-Aveyron, comparaissaient devant le tribunal pour tous ces actes de maltraitance, perpétrés entre 2010 et 2017 envers des enfants reconnus comme « vulnérables » (autisme, difficultés psychologiques, parcours difficiles…). L’audience avait duré de nombreuses heures, se terminant tard dans la soirée.


Peines aménageables


Deux mois plus tard, le jugement, mis en délibéré, est tombé : la mère de famille, à la tête du « lieu de vie » depuis 1986 et désormais à la retraite, a été condamnée à 24 mois de prison, dont six mois ferme ; le fils, trentenaire, a écopé d’une peine de douze mois, dont trois mois ferme. Et, bien entendu, tous deux ont désormais interdiction d’exercer une quelconque activité au contact de mineurs. À noter que ces peines sont aménageables et qu’il incombe dorénavant à un juge de la liberté et de la détention de statuer sur le placement en détention, ou pas, du duo, au casier vierge jusque-là…

Présents à l’énoncé du délibéré, mercredi 20 novembre en début d’après-midi, la mère et son fils ont accueilli le jugement sans aucune émotion particulière. À l’image des nombreuses heures de leur procès, en septembre dernier, où l’accusation n’avait pas hésité à les affubler du surnom des « Thénardier des temps modernes », faisant référence aux « Misérables » de Victor-Hugo.

Ce jour-là, les prévenus n’avaient semblé que peu prendre conscience des accusations pesant contre eux. Pis, ils s’étaient montrés arrogants à plusieurs reprises, obligeant la présidente Sylvia Descrozailles à les reprendre sans cesse ! Quant à leurs explications, elles avaient laissé sans voix bon nombre de personnes dans la salle d’audience.

« On ne se comporterait pas comme ça avec des animaux.


Extraits : « Ces enfants sont des délirants », « on les jetait dans les bacs d’eau froide à l’extérieur car c’était la seule solution pour les calmer », « les douches froides font partie d’une thérapie pour stopper l’énurésie des enfants », « on a fait avec les moyens du bord mais nos gestes se justifiaient »… Fanny Moles, assurant le rôle de procureur, ne l’avait pas entendu de cette oreille : « Ils n’ont pas élevé ces enfants, c’était du dressage. Même si on ne se comporterait pas comme cela avec des animaux… » Plusieurs des enfants, accompagnés de leurs tuteurs, étaient venus témoigner à la barre. Certains n’avaient pu retenir leurs larmes, d’autres leur colère. « J’espère qu’un jour quelqu’un sera aussi méchant avec eux qu’ils l’ont été avec moi », avait déclaré un jeune homme, âgé de 19 ans, passé par la famille d’accueil de Martrin quelques années auparavant. Le tribunal de Rodez l’a entendu. Même si concernant son cas, et celui de quatre autres enfants, les faits étaient… prescrits.


Mathieu ROUALDES - Centre Presse du 20 novembre 2019

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