« Un couple de Gardois ayant fait usage de faux billets de 20€ a été jugé lundi par le tribunal de Rodez.
C’est un boulanger de Saint-Affrique qui a donné l’alerte, en fin de semaine dernière, après le passage d'une cliente qui souhaitait lui acheter une baguette avec ce qui se révèle très vite un faux billet de 20€. Rapidement, les gendarmes interpellent cette femme de 34 ans et son compagnon de 39 ans, au volant de leur véhicule. Les militaires découvrent alors en leur possession plusieurs autres faux billets de 20€ : quatre sur elle, et six sur lui. Et plusieurs centaines d’euros de vraie monnaie, rangés à part, dont une importante quantité de pièces.
Aucun élément pour identifier les «les fournisseurs»
Présenté lundi, en comparution immédiate, devant le tribunal correctionnel de Rodez, présidé par Jean-Marc Anselmi, ce couple de Gardois (aux casiers judiciaires vierges), qui était de passage dans le sud du département, tente de s’expliquer. La prévenue assure que les faux billets lui ont été «refilés» quand elle a vendu du cannabis, à Montpellier; son compagnon, pour sa part, ne sait pas trop comment il s’est retrouvé en possession des billets contrefaits. «Ils sont contradictoires concernant l’origine de cet argent», attaque alors le procureur de la République, Yves Delpérié.
Lui est persuadé que les deux Gardois «sont des mules, dont le travail consistait à multiplier les petits achats pour écouler les faux billets chez des commerçants du Sud-Aveyron». Le parquet leur reproche également de ne pas avoir fourni d’éléments pour identifier «les fournisseurs». Des fournisseurs dont la femme jugée aurait «peur», à tel point qu’«elle préfère dire qu’elle s’est livrée à un trafic de drogue».
Voulant enfin envoyer un «signal fort» à ceux qui seraient tentés de se livrer à des pratiques similaires, le procureur requiert à l’encontre des deux prévenus de huit à dix mois de prison, et un mandat de dépôt.
Le parquet fait appel
«La législation est sévère, mais faut-il juger sévèrement ?» rétorque l’avocate de la trentenaire, Me Cécilia Fraudet. «Ce sont des novices». Rappelant que sa cliente est inconnue de la Justice, elle espère une peine sans emprisonnement ferme. Sa consoeur, Me Astrid Ducros, plaide ensuite la relaxe du second prévenu. «Nous ne sommes pas en présence d’un trafic structuré», assure-t-elle.
Et d’insister qu’«en aucune mesure, (le mis en cause)ne connaissait l’origine de ces billets, ni qu’ils étaient faux. Il possédait cette fausse monnaie de manière fortuite et non délibérée. Nous ne sommes pas dans une intention; or, pour un délit, il faut une intention !» Le tribunal relaxe le prévenu, «au bénéfice du doute», et condamne sa compagne à huit mois d’emprisonnement avec sursis. Une décision qui ne sied guère à Yves Delpérié, qui a fait appel dès la fin de l’audience ».
C.L.
Source Centre Presse – 23 mars 2015
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